Migrant algérien
M. El Haddouche vit à Marseille depuis son arrivée en France au début des années soixante-dix. Il habite à côté du Marché aux Puces et a toujours travaillé pour la même société de travaux publics, Eurovia. A soixante-trois ans, il est manœuvre sur la rue de la République. Ouvrage.
Koinai : Depuis combien de temps travaillez-vous sur ce chantier ?
Depuis le premier août.
K : Sur quel lot travaillez-vous ?
Comment ? J’ai pas compris.
K : Vous travaillez sur le tramway ?
Oui, je travaille sur le tramway.
K : Est-ce un travail pénible ?
Qu’est-ce-que ça veut dire ?
K : Est-ce un travail difficile ?
Pas dur trop trop, mais de temps en temps c’est dur. De temps en temps c’est dur, de temps en temps c’est non.
K : Avez-vous déjà travaillé dans ce secteur ?
Depuis 72 j’étais là, dans Marseille.
K : Comment avez-vous eu ce travail ?
Je travaille dans la boîte, c’est tout. Travaux publics.
K : Aimez-vous Marseille ?
Oui, oui.
K : A quelle occasion êtes-vous venu ?
Pour le travail.
K : Avez-vous vécu dans d’autres villes en France ?
Non. Toujours à Marseille.
K : Aimeriez-vous aller dans une autre ville ?
Non non non non, toujours à Marseille.
K : Depuis 70 avez-vous travaillé dans d’autres villes ?
Non non non non. De temps en temps on s’en va, de temps en temps on s’en va à Nice, de temps en temps on s’en va à Avignon, mais pas toujours.
K : Ce sont des chantiers longs ?
Les grands chantiers, on s’en va pour deux mois, un mois. Rester là-bas, déplacement pour revenir à Marseille.
K : Dans votre pays d’origine, avez-vous suivi une formation professionnelle ?
Oui, de temps en temps.
K : Avez-vous travaillé en Algérie ?
J’ai travaillé dans les travaux du sud, ou là-bas.
K : Avez-vous suivi une formation en France ?
Non jamais, c’est première fois.
K : Quels sont vos projets professionnels ?
Manœuvre, c’est tout, hein. Eh oui, toujours. Jusqu’à la retraite, hein, ah ah ah. Ah, bientôt, ah ah ah, bientôt.
K : Vivez-vous avec votre famille ?
Elle est en Algérie. J’étais au mois d’août, j’étais en congé, deux mois. Un mois solde, un mois congé. J’ai passé deux mois en Algérie.
K : Allez-vous rester à Marseille pendant votre retraite ?
Eh oui, oui oui. Eh, je suis obligé, hein, ah ah, oui.
Propos recueillis le 15/02/06 par Odile Fourmillier.
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