La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Vierges et figures saintes du coin des rues
Le nez en l’air, a l’affut de la moindre statuette logée dans les niches ménagées à l’angle des rues, j’ai arpenté Marseille, l’une des plus anciennes cités chrétiennes de France…
Ici les rues sont habitées de discrètes et silencieuses présences. Là une Vierge à l’enfant, ici Saint Christophe ou Saint Roch, celui qui préserve de la peste, là encore un évêque dans une attitude de compassion et d’humilité.
La réussite familiale de l’entreprise Khémis
De l’Afrique du nord à Gémenos via la rue Saint-Savournin, histoire d’un rapatriement réussi. Commerçant épanoui, Yves Khemis a construit sa vie comme on construit un immeuble, étape après étage jusqu’au faîte de son accomplissement. Sa réussite, il la tient à sa croyance et à ses valeurs, travailler avec honnêteté, sérieux, être affable et se mettre à la portée de chaque client, même les plus démunis.
Migrant arménien
L’Araxe, désormais turque, étirait autrefois son lit entre les Arméniens de l’Ouest et ceux de l’Est. Après le génocide de 1915, la rivière intérieure s’est vu attribuer le statut de frontière naturelle entre deux peuples. Natif d’Erevan, Samuel Soukiassan a pu être élevé, côté Est, dans la partie non annexée au pays de ces ancêtres : il est né arménien, en 1967. Il a donc grandi, jusque dans les années 90, dans un contexte communiste. La fin du système soviétique a sonné, pour lui, l’heure du départ. Terminus : Marseille. Soliloque.
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