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Bien obligé de subir - Mutations urbaines - Les transports marseillais en mouvement - Circulations - La revue du témoignage urbain

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Circulations

Bien obligé de subir

Christian le motard a opté depuis dix ans déjà pour le deux-roues : le centre, le douzième et le treizième arrondissements défilent sous ses roues quotidiennement. De fait, sa fonction d’agent technique rend nécessaire la liberté de mouvement en ville tant son activité suscite de déplacements. Professionnelle ou personnelle, la moto est son unique destrier. Les chevaux dans le vent, il a déjà dépassé la cinquantaine et un tas de bouchons. Starter.


Bien obligé de subir
 Bien obligé de subir

Koinai : Les travaux ont-ils une incidence sur votre parcours ?
Ça me perturbe, non pas en terme de temps mais de dangerosité : les véhicules, les piétons, les trous dans les chaussées, les sens interdits qui changent de place d’un jour à l’autre, un maximum d’automobiles aussi. Tout compte fait, les automobilistes font tout et n’importe quoi quand ils sont pressés, parce qu’ils sont stressés, qu’ils attendent la sortie des écoles pour les enfants, et cætera.

K : Le comportement des automobilistes a t-il évolué ?
Oui, surtout dû au tramway. Tout compte fait, il se révèle qu’il y a de moins en moins de voies de circulation, donc de plus en plus d’automobilistes sur celles autorisées. Ça se reflète sur la circulation et la montée de la dangerosité.

K : Peut-on civiliser les automobilistes ?
Je pense qu’inévitablement, un jour, ça viendra, parce qu’il y aura une réduction du trafic. Du coup, les gens seront beaucoup moins stressés. Ce sera long. Mais je pense que c’est l’avenir d’une métropole comme Marseille. Les transports en commun à Marseille sont indispensables, incontournables. Et il faut qu’ils soient incontournables. Le tram est une excellente chose !

K : Le balisage des travaux est-il efficace ?
Ils sont, non pas inexistants mais, heu... ils ne sont pas très clairs. En deux-roues, je circule tout le temps. Donc ça ne me pose pas de problème, à savoir si une rue est fermée ou pas.

K : Vous informez-vous de l’avancée des travaux ?
Non.

K : Connaissez-vous l’existence de la Maison du Tram ?
Tout à fait.

K : Vous y êtes-vous rendu ?
Non.

K : Les parkings sont-ils accessibles ?
Nous avons encore l’autorisation de stationner sur les trottoirs et certains endroits, donc ça ne me pose pas de problème. Mais ce droit va disparaître, inéluctablement. Je pense que ça sera une politique de ville, effectivement, où il y aura des parkings à certains endroits pour les deux-roues. C’est comme la circulation dans les voies des bus qui est actuellement autorisée pour les deux-roues, je pense qu’elle sera interdite plus tard, tout au moins réprimandée, ce qui n’est pas le cas actuellement.

K : Quand les travaux seront-ils achevés ?
Ça dépend des tranches. Je crois que c’est étalé sur plusieurs années, il me semble. Les Caillols, par exemple, seront livrés beaucoup plus tard que l’hypercentre. Il me semble que j’ai entendu 2006 pour certaines tranches, mais je n’en suis pas persuadé. Je crois que je subis actuellement, on est bien obligé de subir.

K : Qu’attendez-vous des aménagements ?
Le droit de circuler, déjà ! Ce qui ne sera pas évident dans l’hypercentre pour les véhicules à quatre roues. Donc, déjà pour les deux-roues le droit de circuler en centre-ville ou tout au moins sur le trajet du futur tramway.

K : Le bus représente-t-il un danger ?
Non. En tout cas, pas pour moi.

K : Avez-vous eu déjà un accident ?
J’ai eu plusieurs accidents bénins en deux-roues, et ça a tout le temps été la faute de l’automobiliste. Ils ne regardent pas les rétroviseurs, et puis, ils ne se rendent pas compte, éventuellement, de la... j’allais dire de la vitesse, mais heu... sans rouler trop trop vite, en fait. Et puis je crois qu’à partir du moment où on est petit, si un véhicule est petit, ils n’ont pas les mêmes réactions qu’avec un gros véhicule.

K : Quel budget mensuel comptez-vous pour le carburant ?
Pour ma moto personnelle : 30 €, et pour mon scooter professionnel : une quinzaine d’euros, mais je ne travaille que dans l’hypercentre particulièrement.

K : Au niveau de l’assurance ?
Pour le scooter, je ne sais pas. Pour ma moto personnelle... 200 € par an.

K : Le matériel de protection coûte-il cher ?
Ça coûte très cher, si on veut être bien protégé. Parce que c’est de la qualité. Il y a des choses qui sont beaucoup moins chères dans les grandes surfaces, par exemple des casques ou des blousons de moto, mais ce sont des qualités inférieures. C’est comme tout.

Propos recueillis par Christophe Péridier le 30/01/06 ; rewritting : Patricia Rouillard.

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