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Paroles de commerçants

"Faudra se voir dans quatre ans"

Au n°11

« C’est bien pour la ville d’avoir refait cette rue-là puisqu’elle est quand même aux abords du centre et qu’elle apporte une vision sur Marseille, un regard positif. Ça ne représente pas l’ensemble, mais une rue ne peut pas représenter la ville de Marseille. En tous cas les abords, ça la représente bien. » Eric Morgéra, second d’agence chez Sofinco.


Faudra se voir dans quatre ans
 Faudra se voir dans quatre ans

Konaï : Vous êtes en pleine rénovation de devanture, vous l’a-t-on imposée ?
C’est un accord entre notre Direction - puisque la décision a été prise au niveau de la Direction Générale à Paris - et le propriétaire de la société, donc la société Eurazéo, qui est propriétaire des locaux. Donc, c’est un accord passé entre eux.

K : Pourquoi faire des travaux en même temps que le chantier de la rue de la République ?
Parce qu’une devanture, a priori une devanture commerciale attractive dans une zone de chalandise telle que là où l’on se trouve en fait, permet peut-être l’apport de nouvelle clientèle et permet aussi de redynamiser cette devanture, tout simplement.

K : Vous a-t-on imposé des normes, un cahier des charges ?
Un cahier des charges a priori qui respecte l’environnement, la structure de l’immeuble, un ensemble d’éléments qui fait qu’on est obligé de respecter le site historique.

K : Avez-vous été aidé financièrement ?
Le rapport avec la Direction Générale et Eurazéo, je ne connais pas donc je ne pourrais pas vous dire, mais je pense qu’il y a une participation de Sofinco, oui.

K : Avez-vous eu le choix de la couleur ?
La couleur oui, on a eu le choix puisque ça fait partie de la devanture et du logo de Sofinco, donc la couleur, oui, fait partie d’un des choix...

K : Le chantier de la rue de la République a-t-il modifié la fréquentation de vos bureaux ?
Dans un premier temps oui, pour les nouveaux clients, on va dire, puisque entre les échafaudages et la rue qui était bloquée on ne voyait pas le logo Sofinco, donc ils trouvaient plus difficilement la société. Maintenant, j’ai tendance à dire que pour nos clients, ils connaissent l’emplacement, ils viennent directement. Pour ceux que l’on reçoit nouveaux on leur indique l’adresse et on leur précise qu’il y a des travaux, donc ils arrivent quand même à nous trouver.

K : Avez-vous une idée sur le changement d’habitants qui s’opère ?
Absolument pas. On entend parler aux informations de délocalisation des personnes qui doivent bouger et qui sont remplacées avec des loyers qui augmentent... J’en ai aucune idée.

K : Qu’avez-vous à dire sur ces travaux ?
Qu’ils ne sont pas finis. Bruyants, très bruyants. Il faut voir par la suite ce que ça peut apporter, je pense que ça sera... C’est un plus pour les commerçants qui se trouvent sur cette rue. La restauration, elle fait qu’on est dans une très très belle rue, on redécouvre en fait ce qui était caché sur ces immeubles, l’art de la construction et puis tout ce qui est architecture c’est magnifique. On est très très bien placé avec le port, je pense que ça redynamise un peu le centre-ville et ça donne une autre image.

K : À quel changement faut-il s’attendre ?
Peut-être un peu plus de piétons, le seul changement qu’il devrait y avoir, un peu plus de passage, moins de véhicules... Mis à part ça, peut-être la curiosité des personnes pour voir un peu la rue, comment elle a été rénovée.

K : Quels sont vos concurrents sur la rue ?
Les concurrents on va dire "indirects" sont les banques classiques, la BNP. Crédit Agricole n’est pas forcément une concurrence puisqu’on fait partie du groupe Crédit Agricole. Des concurrents directs on n’en a plus puisqu’ils ont déménagé. C’était le Cetelem juste en face, ils sont partis sur la Joliette.

K : De nombreux appartements vont être proposés à la vente, avez-vous prévu des contrats spéciaux, des aménagements ?
Absolument pas, on n’est pas informé.

K : Avez-vous déjà commencé à vendre du crédit à des acheteurs de la rue ?
Non, pas du tout. On n’est pas spécialisé dans les prêts immobiliers. À la limite, ce qui peut toucher Sofinco, ça serait plus la rénovation de ces appartements qui ont besoin de travaux. On pourrait intervenir à ce niveau-là mais aujourd’hui il me semble pas voir une personne qui est venue nous voir pour nous signaler qu’il avait des travaux à effectuer.

K : Quel type de bail avez-vous ?
Le bail classique, trois, six, neuf.

K : Les loyers ont-ils bougé ?
Ça a forcément bougé si on se réfère à la loi sur l’immobilier, l’augmentation classique, quoi !

K : Rien à voir avec le projet Euroméditerranée ?
Je ne pense pas, mais là encore on n’a pas toutes les informations puisque c’est négocié directement avec le siège.

K : Êtes-vous appelé à vous développer ?
En tant que Sofinco, je ne pense pas.

K : Pensez-vous que cette rue est un bon spot ?
Mmm...Je pense que cette rue fait parler mais comme elle fait parler par ses travaux, par les difficultés à y circuler... En tout cas aujourd’hui ça c’est clair, on verra à la fin des travaux mais je pense pas que ça soit un lieu... Il y a d’autres coins à Marseille qu’on peut citer en référence. C’est un lieu en restauration tout simplement. Par rapport à Marseille, il y a d’autres lieux qui sont aussi attractifs. Faudra se voir dans quatre ans, peut-être...

Propos recueillis par Sékina Oualan le 14/04/06 ; rédaction : Patricia Rouillard.

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