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Paroles de commerçants - Mutations urbaines - La république en chantier - Paroles de commerçants - La revue du témoignage urbain

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La revue du témoignage urbain

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Paroles de commerçants

La poussière des engins, le bruit des machines, les trottoirs qui se déplacent, les terrasses qui disparaissent, les habitants qui partent, les consommateurs qui se perdent, les loyers qui augmentent… Les travaux euroméditérranée progressent devant les vitrines de la rue de la République. Points de vue.

Dix-neuf articles.

Les gens rentrent avec les chaussures et tout...

Au n°36

 Mme Schlecker

Monique Jean occupe depuis cinq années le poste de responsable-adjointe, dans une supérette sise rue de la République. Depuis plus d’un an, les baraquements du grand chantier, montés sur trois niveaux, obstruent la vue. Elle fait part des changements qui ont atteint son activité depuis le démarrage du forage pour la construction du parking souterrain.

Koinai : La rue de la République, vous la connaissez ? Je suis née rue Sainte Barbe, il y a cinquante et un ans. J’ai grandi dans le quartier. J’habite juste derrière, à la rue Colbert. Je suis fidèle en tout, moi. Avant de rentrer ici comme employée, j’étais cliente. K : Connaissez-vous la clientèle ? Oui, "Bonjour, bonsoir". La majorité ce sont des gens du quartier ou qui viennent d’un peu plus (...)

Fallait pas partir comme ça !

Au n°48

 Le Romarin

Madame Bouchiki a investi ses locaux rue de la République en 1995. Après deux ans de travaux, elle ouvrait enfin sa table au "Romarin". Aujourd’hui encore, après déjà dix ans d’exercice dans "la cuisine traditionnelle qui n’est pas robotisée", elle assure le service dans un cadre aussi reluisant qu’au premier jour.

Ça paraît neuf... On a l’impression que c’est neuf, mais c’est beaucoup de travail, beaucoup d’investissements, beaucoup de propreté et beaucoup d’hygiène derrière. Je passe tous les matins à nettoyer et une fois par an je refais la peinture et les locaux de cuisine. Ils disent "Eurazeo réhabilite pour louer", moi j’ai pas attendu pour réhabiliter : quand j’ai pris ici, j’ai fait une création d’entreprise (...)

"Je ne sais pas si c’est solvable"

 Je ne sais pas si c’est solvable

"Normalement, la rue du Chevalier Roze devait avoir une vocation artistique et culturelle, et c’est vrai qu’il y avait plus d’artisans : une restauratrice de meubles, un luthier, un vendeur d’objets d’art, ma librairie, une couturière juste à côté et un atelier de gravure sur verre. Or, comme l’opération de réhabilitation n’a pas été menée à terme - voyez comme la rue est déserte ! - et que les autres locaux n’ont pas été aménagés, forcément, les artisans sont partis : quatre activités installées là au début ont déjà quitté les lieux et moi-même j’abandonne mon local dans un mois." Caroline Godard, libraire du Pharos.

K : C’est décidé, vous rendez la clef ? Décidé ? Quand je n’arrive plus à faire face aux loyers, c’est eux qui décident pour moi de m’expulser ; je suis en tort, puisque c’est moi qui ne suis plus en mesure de faire face aux charges. K : Vous aviez une librairie avant ? Pas du tout, non, c’est la première fois, c’est une création. Je suis architecte de formation, donc pas grand chose à voir, mais j’ai (...)
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  • Ce qui manque aujourd’hui, c’est des commerces, une vie, quoi !

    Donc, est-ce que ces com­mer­çants vont venir, est-ce qu’y vont pas venir, ça je sais pas. J’espère. Après, c’est le monde qui attire le monde... Les com­mer­ces sui­vant, tout le monde en tirera béné­fice. Après, est-ce que (...)

  • On est des pauvres commerçants

    De temps en temps, on voit un client qui dit : « Oh, la, la… il est tou­jours là… en vie ! » Je vous dis pas le contraire ! Des jour­nées, des jour­nées, des jour­nées je vois pas la face. Mais si je raconte ça à quelqu’un, il (...)

  • Beaucoup de dames viennent

    « Je vais avoir des invi­tés, je vais faire ceci-cela à man­ger. Qu’est ce que vous nous conseillez ? » Ce qui est inté­res­sant c’est qu’on fait aussi un bon tra­vail de caviste-conseil.

  • L’âme populaire du quartier se perd

    Je pense que c’est une excel­lente chose, mal­gré les nui­san­ces que l’on subit depuis quel­ques mois. Il faut consi­dé­rer les cho­ses à long terme et ça ne peut être que béné­fi­que pour le quar­tier, pour Marseille, pour les (...)

  • C’est la loi du plus fort

    Le sym­bole de la République »Égalité, fra­ter­nité« , c’est qu’un sym­bole. Mais sur le réel des cho­ses, y’a rien ! On élimine le pau­vre et on met le riche. C’est ça la poli­ti­que de la Mairie en ce (...)

Paroles de commerçants
  • Palace en terrasse

    Ma foi, Gaudin il a dit : « Je vous rat­tra­pe­rai. » À mon avis : « Avec de l’argent, je vous le rat­tra­pe­rai. » Voilà ce qu’il a voulu dire. Et donc on va récu­pé­rer la ter­rasse, on va gagner cinq mètres de (...)

  • S’adapter à la circulation, tout est là

    Marseille, ça veut dire une porte ouverte sur la Côte d’Azur, Monaco, sur les bel­les cho­ses. Alors, qu’est ce qu’ils font ? Ils des­cen­dent sur Marseille avec le TGV et bien sou­vent à par­tir du ven­dredi soir, on a des (...)

  • "Faudra se voir dans quatre ans"

    Je pense que cette rue fait par­ler mais comme elle fait par­ler par ses tra­vaux, par les dif­fi­cultés à y cir­cu­ler... En tout cas aujourd’hui ça c’est clair, on verra à la fin des tra­vaux mais je pense pas que ça soit un (...)

  • Mais dans un an ou deux ans...

    En 83, on tour­nait à six cents clients par jour. Pendant les tra­vaux, c’est tombé à cent cin­quante et c’est le bout du monde. On passe plus que cin­quante kilos de farine, ça ferait trois cents baguet­tes par jour, à peu (...)

  • Personne ne peut rien

    Si on est encore là... D’après eux, ils disent que ça va être une mer­veille pour cer­tai­nes gens, mais pour d’autres per­son­nes, non. Non, pour moi ça va être trop snob.

  • Pas question de fermer

    C’est ambigu : res­tau­rer la rue, elle en avait vrai­ment besoin, c’est évident et ça peut appor­ter du bien-être et du tra­vail à du monde. Maintenant il faut voir com­ment cela est fait et qui on chasse (...)

  • Ils sont arrivés à leurs fins

    Ce sont des métho­des de voyous, c’est un grand bull­do­zer qui détruit tout sur son pas­sage. Ils ne tien­nent pas compte de l’ancien­neté, ils ne regar­dent pas sur le prix et sont prêts à payer des som­mes miro­bo­lan­tes (...)

  • Bientôt l’afflux de clients

    Un afflux, un afflux mas­sif de pas­sage et de mou­ve­ment, donc un afflux mas­sif de nou­veaux clients et de nou­veaux pros­pects.

  • Ils nous ont tout pris

    Moi, ce qu’ils disent... Je crois plus per­sonne. Je suis comme Saint-Thomas main­te­nant, quand je vois, ça va, autre­ment... En atten­dant c’est la galère, vous com­pre­nez.

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