La poussière des engins, le bruit des machines, les trottoirs qui se déplacent, les terrasses qui disparaissent, les habitants qui partent, les consommateurs qui se perdent, les loyers qui augmentent… Les travaux euroméditérranée progressent devant les vitrines de la rue de la République. Points de vue.
Les gens rentrent avec les chaussures et tout...
Au n°36
Monique Jean occupe depuis cinq années le poste de responsable-adjointe, dans une supérette sise rue de la République. Depuis plus d’un an, les baraquements du grand chantier, montés sur trois niveaux, obstruent la vue. Elle fait part des changements qui ont atteint son activité depuis le démarrage du forage pour la construction du parking souterrain.
Fallait pas partir comme ça !
Au n°48
Madame Bouchiki a investi ses locaux rue de la République en 1995. Après deux ans de travaux, elle ouvrait enfin sa table au "Romarin". Aujourd’hui encore, après déjà dix ans d’exercice dans "la cuisine traditionnelle qui n’est pas robotisée", elle assure le service dans un cadre aussi reluisant qu’au premier jour.
"Normalement, la rue du Chevalier Roze devait avoir une vocation artistique et culturelle, et c’est vrai qu’il y avait plus d’artisans : une restauratrice de meubles, un luthier, un vendeur d’objets d’art, ma librairie, une couturière juste à côté et un atelier de gravure sur verre. Or, comme l’opération de réhabilitation n’a pas été menée à terme - voyez comme la rue est déserte ! - et que les autres locaux n’ont pas été aménagés, forcément, les artisans sont partis : quatre activités installées là au début ont déjà quitté les lieux et moi-même j’abandonne mon local dans un mois." Caroline Godard, libraire du Pharos.
Donc, est-ce que ces commerçants vont venir, est-ce qu’y vont pas venir, ça je sais pas. J’espère. Après, c’est le monde qui attire le monde... Les commerces suivant, tout le monde en tirera bénéfice. Après, est-ce que (...)
On est des pauvres commerçants
De temps en temps, on voit un client qui dit : « Oh, la, la… il est toujours là… en vie ! » Je vous dis pas le contraire ! Des journées, des journées, des journées je vois pas la face. Mais si je raconte ça à quelqu’un, il (...)
Beaucoup de dames viennent
« Je vais avoir des invités, je vais faire ceci-cela à manger. Qu’est ce que vous nous conseillez ? » Ce qui est intéressant c’est qu’on fait aussi un bon travail de caviste-conseil.
L’âme populaire du quartier se perd
Je pense que c’est une excellente chose, malgré les nuisances que l’on subit depuis quelques mois. Il faut considérer les choses à long terme et ça ne peut être que bénéfique pour le quartier, pour Marseille, pour les (...)
C’est la loi du plus fort
Le symbole de la République »Égalité, fraternité« , c’est qu’un symbole. Mais sur le réel des choses, y’a rien ! On élimine le pauvre et on met le riche. C’est ça la politique de la Mairie en ce (...)
Ma foi, Gaudin il a dit : « Je vous rattraperai. » À mon avis : « Avec de l’argent, je vous le rattraperai. » Voilà ce qu’il a voulu dire. Et donc on va récupérer la terrasse, on va gagner cinq mètres de (...)
S’adapter à la circulation, tout est là
Marseille, ça veut dire une porte ouverte sur la Côte d’Azur, Monaco, sur les belles choses. Alors, qu’est ce qu’ils font ? Ils descendent sur Marseille avec le TGV et bien souvent à partir du vendredi soir, on a des (...)
Je pense que cette rue fait parler mais comme elle fait parler par ses travaux, par les difficultés à y circuler... En tout cas aujourd’hui ça c’est clair, on verra à la fin des travaux mais je pense pas que ça soit un (...)
Mais dans un an ou deux ans...
En 83, on tournait à six cents clients par jour. Pendant les travaux, c’est tombé à cent cinquante et c’est le bout du monde. On passe plus que cinquante kilos de farine, ça ferait trois cents baguettes par jour, à peu (...)
Personne ne peut rien
Si on est encore là... D’après eux, ils disent que ça va être une merveille pour certaines gens, mais pour d’autres personnes, non. Non, pour moi ça va être trop snob.
Pas question de fermer
C’est ambigu : restaurer la rue, elle en avait vraiment besoin, c’est évident et ça peut apporter du bien-être et du travail à du monde. Maintenant il faut voir comment cela est fait et qui on chasse (...)
Ils sont arrivés à leurs fins
Ce sont des méthodes de voyous, c’est un grand bulldozer qui détruit tout sur son passage. Ils ne tiennent pas compte de l’ancienneté, ils ne regardent pas sur le prix et sont prêts à payer des sommes mirobolantes (...)
Bientôt l’afflux de clients
Un afflux, un afflux massif de passage et de mouvement, donc un afflux massif de nouveaux clients et de nouveaux prospects.
Ils nous ont tout pris
Moi, ce qu’ils disent... Je crois plus personne. Je suis comme Saint-Thomas maintenant, quand je vois, ça va, autrement... En attendant c’est la galère, vous comprenez.
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