Aux yeux du passant, le projet de réaménagement alloué à la voierie et au bâti de l’artère hausmanienne remodèle la plastique d’un paysage urbain devenu familier. Le tracé de sa conception et de sa réalisation est entrepris par les métiers du bâtiment et du développement urbanistique. Tandis que les chantiers résonnent ou se taisent, semblent se faire ou se défaire pour mieux surprendre dans leur course les témoins de la redéfinition, la revue tend son micro aux professionnels présents sur le parcours : mise en perspectives du site en travaux.
Au n°84
"Laurent Guerrier, comme un guerrier. Moi, je suis ce qu’on appelle : "Le directeur de la production", et, à ma connaissance, je suis le seul architecte à ce poste en France. Je m’occupe de toutes les relations avec les architectes, les bureaux d’études, les entreprises, pour définir le produit marketing, passer les marchés et faire les travaux dans le but de revendre. Je suis salarié chez Marseille République. Nous, on est des promoteurs."
Au n°5
« J’ai jamais fait une opération aussi urgente et difficile. Sérieusement, c’est les pires conditions de travail que j’ai connues : on étudie au milieu des gens qui eux, construisent. Le chantier touche à son terme, ils sont pas encore en retard mais presque, la machine est totalement emballée. C’est pas la mauvaise volonté de la part des collègues du BTP, loin de là au contraire, mais la cohabitation avec des gens comme nous... Avec la pression qu’ils ont sur les épaules, ça devient très rapidement infernal. Le pire écueil, dans ces cas-là, celui à éviter à tout prix, c’est de détruire, détruire quelque chose sans l’avoir compris parce qu’on va trop vite. » Nicolas Weyder, responsable de la fouille du quai romain.
« La rue de la République, à ma connaissance, elle a jamais été très investie par les Marseillais. Pour quelqu’un comme moi qui connaît Marseille depuis vingt-cinq ans et qui aime cette ville - je suis allé me balader, j’ai des tas de bouquins, j’ai des plans... - c’est un truc pourri. On n’y allait jamais. Même quand on était étudiants, on allait jamais rue de la République. Les seuls moments où on allait rue de la République, c’était pour manger pas cher, c’est-à-dire chez un Arabe ou un couscous, un truc comme ça. » Yannick Mahe, urbaniste.
Au lieu des Algecos à la con
« Rangez votre merde » et tout, « Vous avez des poubelles »... Vous arriverez jamais à... C’est pas possible. Y’a une femme de ménage qui vient trois heures tous les jours, qui va faire les merdes, c’est malheureux à (...)
Les patrons veulent que ça aille vite
On doit être « multifonctions ». On fait tout de A à Z, depuis l’installation du chantier. En réalité, on n’a pas grand-chose à tailler. On fait essentiellement du ragréage avec un (...)
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