Michel, 32 ans, est livreur dans le prêt-à-porter et mi-gros depuis dix ans. Les travaux d’aménagement du tramway marseillais rendent son 3,5 tonnes encore plus encombrant. Conditions d’exercice.
Priorité : Livrer à tout prix. Actuellement c’est très difficile, dangereux, même, parce qu’il y a les travaux du tramway, un peu de tout, la voie, elle est rétrécie. Avec ça les automobilistes ne sont pas toujours patients ; on essaye de garder un bon rapport. S’ils sont pressés, eh ben, ils changent de route.
Rue impraticable : On essaie de faire le tour ou on y va à pied, on porte, puisqu’on doit livrer impérativement. Ils disent "Pas demain ou après-demain". La marchandise, c’est tout de suite.
Le tram : Il est sur la voie des magasins qu’on doit livrer, donc comment on va faire pour traverser les lignes ? La circulation va empirer.
La Police : Ils vous disent de partir. Ils vous obligent à partir, ils calculent rien.
Horaires autorisés : Je crois que c’est de huit heures à neuf heures. Une heure. Et on peut rester dix minutes sur le même emplacement.
Amende : C’est la société qui paye. Ah, ils doivent avoir une assurance, comme pour les accidents. On est assuré, on a tout ce qu’il faut.
Heures de travail : Huit à neuf heures. À cause des bouchons les délais sont rallongés, ça nous fait du neuf à dix heures par jour. On est payé en heures supplémentaires.
L’essence : On a notre propre pompe au dépôt où elle est directement livrée, ça coûte moins cher.
Propos recueillis par Christophe Péridier le 02/02/06 ; rewritting : Patricia Rouillard.
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