La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Celle qui voulait être celui
« J’ai eu du mal, j’ai eu du mal à m’accepter en tant que femme. Ça vient peut-être aussi de mon prénom hein ! Mon prénom, j’ai eu du mal à l’accepter gamine, parce que "Ève" eh ben c’est le symbole de la femme, voilà. C’est la première femme dans la religion catholique qui… C’est celle qui a porté le péché, le péché originel ! Il faut se le trimballer, ce prénom. C’est peut-être à cause de mon prénom que j’ai pas accepté le regard de l’homme… C’est surtout la maternité qui m’a fait changer, qui m’a fait me considérer différemment. » Ève Debou, 49 ans et demi, conseillère en économie sociale et familiale.
Au n°84
"Laurent Guerrier, comme un guerrier. Moi, je suis ce qu’on appelle : "Le directeur de la production", et, à ma connaissance, je suis le seul architecte à ce poste en France. Je m’occupe de toutes les relations avec les architectes, les bureaux d’études, les entreprises, pour définir le produit marketing, passer les marchés et faire les travaux dans le but de revendre. Je suis salarié chez Marseille République. Nous, on est des promoteurs."
Les paradoxes de la circulaire
L’idée sublime admise par l’autochtone marseillais est la suivante : "Grâce au tram nouveau, la circulation automobile va diminuer". Et, chacun de rejoindre le chœur et d’anticiper : "... Avec, la pollution". Donc première allégation : "Les gens - toujours eux - ne prendront plus la voiture." Celle achetée à crédit sur quatre ans restera au garage ou mieux : dehors, au pied de l’immeuble... Soit !
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