La Koinè, la langue commune. Au pluriel : Koinai.
S’il existe une ville en France qui tout au long de son histoire a vu ses langues se conjuguer au pluriel, c’est certainement Marseille. Multiples langages et donc multiples cultures.
Notre revue se veut le témoin de cette diversité singulière. Laissant traîner ses oreilles dans la ville, toujours à hauteur d’hommes, elle glane, ça et là, des témoignages. Ces paroles de marseillais sont retranscrites au plus près de l’authenticité du moment parlé, de leur musicalité propre, vivantes.
Marseille a commencé sa mue. Comment la ville et ses transformations modifient l’homme et ses habitudes ? Comment l’homme inscrit-il son récit individuel dans celui, collectif, de la ville ? Cette période de transition convoque dans l’écho de ses voix à la fois les ombres du passé, et l’esquisse de l’avenir.
Koinai recueille ces voix qui façonnent la ville.
Nicole a 56 ans. Elle est divorcée et mère de deux grands enfants qu’elle a élevés toute seule. Un choix non désiré au départ qui s’est avéré courageux. Nicole a sollicité des aides pour subvenir aux besoins de la famille. Cette situation est celle de nombreuses femmes qui "triment" pour le quotidien et le devenir. Au milieu de ce ciel quelquefois maussade, un rayon de soleil : Nicole a rencontré un homme...
Marin-pêcheur
Depuis l’âge de treize ans, des côtes algéroises aux reliefs phocéens, Mourad Kahoul, quarante-cinq ans, œuvre sur les flots méditerranéens : « Moi, j’ai une polyvalence entre le petit métier : le rouget, la bouillabaisse, la pêche artisanale et après j’ai commencé avec mon père à faire du chalutage : c’est un engin de pêche qu’on traîne sur le fond pour la crevette, pour le poisson noble, hein. Ensuite on a fait la sardine, et après je me suis lancé dans la pêche au thon. » Entre filets et combat, pour le maintien d’une activité traditionnelle.
Beaucoup de dames viennent
Au n°7
Claude Maheut, caviste de son état, propriétaire de son fonds de commerce depuis dix ans, profite du mouvement général de rénovation sur l’artère euroméditérranéenne pour redorer son enseigne et changer de blason : "La cave à Gustave" devient "Le jeune..." - Pardon - "Le Vieux Cep". Enchanté du chantier.
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