koinai.net

La revue du témoignage urbain

koinai.net

La revue du témoignage urbain

La tête de l'emploi

Si l’habit ne fait pas le moine, du moins il le suggère. Qu’il soit costume-cravate ou uniforme, il reste bien souvent signifiant de notre appartenance au domaine professionnel dont on a adopté les règles et les principes. Le bleu de travail, la blouse blanche, la soutane noire ou l’uniforme kaki renvoient chacun à des métiers. La coupe ou le tissu sont tout aussi signifiants, gilet du serveur ou tablier du boucher.
Bien que l’uniforme par corps de métier ait progressivement disparu au fil des décennies, les codes vestimentaires perdurent cependant. Et il est toujours plus facile de se faire la tête de l’emploi que de s’enlever l’emploi de la tête.

Quatorze articles.

Vous êtes ringard

 Coacheuse T_Wentworth

« Autrefois, quand je regardais les gens, je les imaginais toujours mieux, un petit peu refaits à ma manière, c’était déjà en moi, bien enfoui. L’apparence est notre deuxième langage : on parle avec notre vêtement, nos gestes, notre comportement, nos yeux, nos mots... Mais si le vêtement n’est pas en adéquation avec ce que vous avez envie d’avoir comme image, vous serez éliminé. » Patricia Neyron, 52 ans, conseillère en image auprès des chercheurs d’emploi.

Je m’intéresse à tout ce qui est esthétique, création - d’ailleurs, ça se voit chez moi : je refais tout, j’achète des meubles, je les repeins, je crée, j’invente - ça me correspond. J’ai commencé avec les chômeurs. Ça m’a permis de bien maîtriser le travail, d’avoir une cible de gens en difficulté d’insertion sociale ou professionnelle qui ont énormément besoin d’aide. Y’avait à faire ! Je travaille uniquement (...)

La vocation de l’aide social

À la suite de mon entretien avec une relookeuse tournée vers les demandeurs d’emplois, je rencontre Pierre Carreres, 46 ans, ministre du Culte, directeur d’institution, officier à plein temps, aide social et cultuel, cadre de l’Armée du Salut et responsable des locaux de la Canebière. Cette antenne distribue des aides alimentaires et vestimentaires depuis plus de vingt ans.

Koinai : Depuis quand travaillez-vous à l’Armée du Salut ? Je suis rentré à plein temps en 93, quant à mon épouse Christiane, c’est avant. Mais ici, à Marseille, c’est seulement depuis 2001. On nous déplace souvent d’un endroit à l’autre... Nous sommes une communauté religieuse. C’est notre statut. On est mobile, on tourne. Avant nous étions dans les Cévennes... K : Êtes-vous bénévoles ? Ici, sur la (...)

Port des sabots interdit

 Port des sabots interdit

« J’ai eu une maîtrise de biochimie-biologie cellulaire. Puis j’ai passé le concours instit, et suite à ça, j’ai passé le concours interne Professeur des Ecoles. J’exerce depuis 1993 auprès des enfants de six à douze ans. J’aime me poster devant la porte d’entrée, le matin. On les voit tous arriver ; on a toute la mode qui défile à l’école. » Sandra Debû, 41 ans, directrice de l’école primaire François Moisson à Marseille depuis six ans. Chapeau pointu.

Koinai : Existe-t-il des codes vestimentaires propres à la profession ? Je ne me suis jamais fait la remarque et je n’ai pas vraiment l’impression. On est douze, treize avec moi, puisque j’ai une demi décharge. Il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes dans ce métier... On ne verra pas beaucoup d’enseignants en tailleur, que ce soit fille ou homme car, parmi les disciplines, il y a le sport ; c’est (...)
À lire aussi dans la rubrique « La tête de l'emploi »
  • Contre les dents jaunes

    Quand ils passent au cabinet, les patients sont très étonnés, très surpris. Mais jamais ça a été perçu de façon négative, jamais un patient m'a dit : "Oh, la, la ! Votre cabinet est trop osé, les couleurs, c'est trop exagéré (...)

La tête de l'emploi
  • Plus c’est vieux, mieux ça fonctionne !

    Le fer forgé comme je le fais à la main, c’est dif­fé­rent. Alors, il y aura tou­jours quelqu’un qui aimera une véranda, une table, une chaise ou un miroir fait à la main, on aura tou­jours du (...)

  • Bannière laborieuse : haut la vente !

    Puisque notre métier, c’est d’ouvrir les coquilla­ges, quand même. Voilà.

  • Le bleu de chantier

    Dès que vous por­tez un uni­forme, que ça soit nous ou que ça soit n’importe qui, ça change le per­son­nage, ça change le… Il y a le regard qu’ont les autres sur nous, ça change plein de (...)

  • Deux-pièces neutralisant

    Je ne pense pas souf­frir dans ma tenue, donc je n’ai pas besoin de m’habiller tout l’inverse, en hyper clas­si­que ou très élégante. Ça n’a rien à voir avec ma tenue, je pense. Je m’habille comme je suis (...)

  • La blouse et le tablier

    Je suis bou­chère. J’ai fait des concours du tra­vail des vian­des aussi, j’aime mon métier. Je suis dans ma peau, mon métier c’est ma vie. Je tra­vaille beau­coup, je fais cin­quante, soixante heu­res semaine, mais je (...)

  • L’envers du treillis

    Pour la coif­fure, on voit un peu de tout, main­te­nant, tout est auto­risé. Les pier­cings aussi com­men­cent à faire leur appa­ri­tion dans cer­tai­nes agen­ces. Certains le tolè­rent... Ça dépend de la per­sonne, l’image (...)

  • Bleu pervenche

    Disons... tant qu’à tra­vailler dehors, mieux vaut avoir un uni­forme parce que for­cé­ment on va avoir l’air plus auto­ri­taire vis à vis des gens et de par le fait qu’ils vont plus nous res­pec­ter et moins s’auto­ri­ser de (...)

  • Les agents de piste doivent pas prendre feu

    Je me suis habituée et c'est un côté rigolo de jouer le rôle, de se mettre un uniforme. Je dois vous dire que l'uniforme ça arrange, hein, parce que le matin, quand je dois aller travailler, je sais comment je dois (...)

Creative Commons License La revue du témoignage urbain (http://www.koinai.net), développé par Résurgences, est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons : Paternité-Pas d’Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
La revue Koinai : qui et pourquoi ?   |   Koinai ?   |   Mentions légales   |   Appel à contribution Plan du site
Site propulsé par l'Atelier du code et du data, chantier d'insertion numérique