Il en a coulé de l’eau dans le vieux-port depuis l’époque glorieuse de Marseille ; à présent que le port sombre et que ses bateaux prennent l’eau, comment colmater la brèche dans le bassin de l’emploi ?
De ses activités traditionnelles ne reste-t-il à Marseille que son savon, ses santons et ses spécialités méridionales ?
La cité phocéenne voit par sa “Porte de l’Orient”, ouverte sur le monde, s’engouffrer la normalisation. Pourra-t-elle, une fois encore, se réinventer et conserver son identité propre ?
De celui dont on hérite à celui que l’on invente, de l’alimentaire à l’épanouissant, de l’intermittant à l’interrimant, des petits jobs aux grands chantiers, notre boulot on l’aime, on le déteste, on le perd, on l’espère, on le quitte, on le poursuit, , on le cherche... en vain, on le trouve... par hasard, on le subit souvent... on le rêve parfois.
Bref, que l’on soit employé de banque à la Joliette ou vendeur de chichis à l’Estaque, pêcheur au Vallon des Auffes ou urbaniste au Prado, à chacun son... ou ses métiers.
Marseille littorale, portuaire, artisanale, industrielle, traditionnelle, moderne : les industries, les entreprises et les métiers implantés composent une ville à multiples visages. De la poissonnière au docker, du savon aux santons, les métiers et produits symboles d’une ville populaire côtoient les industries nouvelles. A travers ses activités traditionnelles immuables mais parfois vulnérables, tous ces témoignages gardent en mémoire la Marseille d’hier, illustrent la Marseille d’aujourd’hui et nous amènent à imaginer celle de demain.
Notre vocation première, c’était au temps de notre épopée enfantine, lorsque nous rêvions d’embrasser un destin hors du commun. Les portes de l’imagination ouvraient alors tous les possibles de nos univers enfantins, ces mondes utopiques, faits de rêves où nous étions rois, avec nos pairs et nos repères. On y transcendait la réalité, on y apprenait la vie comme un jeu, un art, l’art de l’enfance.
Savions-nous alors que la voie que nous emprunterions, celle qui nous ferait grandir, passerait par la mémoire de cette histoire enfouie en nous, parfois égarée, souvent négligée ?
Si l’habit ne fait pas le moine, du moins il le suggère. Qu’il soit costume-cravate ou uniforme, il reste bien souvent signifiant de notre appartenance au domaine professionnel dont on a adopté les règles et les principes. Le bleu de travail, la blouse blanche, la soutane noire ou l’uniforme kaki renvoient chacun à des métiers. La coupe ou le tissu sont tout aussi signifiants, gilet du serveur ou tablier du boucher.
Bien que l’uniforme par corps de métier ait progressivement disparu au fil des décennies, les codes vestimentaires perdurent cependant. Et il est toujours plus facile de se faire la tête de l’emploi que de s’enlever l’emploi de la tête.
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