Migrant algérien
"Je suis Monsieur Bouadem Kadour, je suis né le 27 mai 1953. Je suis de Chlef, en Algérie. Je suis venu jeune, à l’âge de treize ans, après j’ai reparti au bled, après j’ai suivi mon père jusqu’ici, après j’ai revenu ici, j’ai retourné, j’ai resté : je viens, je vas, je viens. Je suis toujours à Marseille, je passe ma vie ici, à Marseille." Aux dires du maçon.
Koinai : Depuis combien de temps travaillez-vous sur le chantier République ?
Ça fait deux mois.
K : Est-ce un travail difficile ?
Pas difficile, on a l’habitude, ça fait quarante ans ici en France, c’est pas difficile, comment difficile ?
K : Travaillez-vous dans ce secteur depuis longtemps ?
Ah oui, ça fait longtemps, ça fait longtemps que je suis ici en France, alors...
K : Comment avez-vous eu ce travail ?
Par la boîte d’intérim, Proman.
K : Et ça vous plaît, Marseille ?
Bien sûr. Ça me plaît, comme bled, comme un pays alors elle était pas loin l’Algérie...
K : A quelle occasion êtes-vous venu à Marseille ?
A quelle occasion ? Je suis venu jeune, à l’âge de treize ans, après j’ai reparti au bled, après j’ai suivi mon père jusqu’ici, après j’ai revenu ici, j’ai retourné, j’ai resté, je viens, je vas, je viens.
K : En Algérie, avez-vous suivi une formation professionnelle ?
Heu... oui. J’ai fait le coffrage, la maçonnerie et tout, c’est mon métier, j’ai appris là-bas avec mon papa, mon oncle, mes amis, tout ça. J’ai travaillé comme maçon, oui, toujours comme maçon.
K : Avez-vous suivi une formation professionnelle en France ?
Non, non. Non.
K : Avez-vous trouvé du travail tout de suite en France dans la maçonnerie ?
Tout de suite. Immédiatement, quand je vais aller à l’intérim, je le trouve facilement.
K : Quels sont vos projets professionnels ?
Ah, la maçonnerie, c’est ça mon métier, je peux pas changer parce que je suis à cinquante-trois ans maintenant, je peux pas changer de métier, qu’est-ce-que je...
K : Comptez-vous rester en France pour votre retraite ?
Bien sûr, bien sûr.
K : Vivez-vous avec votre famille ici ?
Non non non, ma famille il est là-bas. Elle est là-bas, j’ai parti toute l’année, toute l’année je pars. Chaque année je vais les voir, je reste deux mois, deux mois et demi et je repars.
Propos recueillis par Odile Fourmillier le 17/02/06 ; rewritting : Patricia Rouillard.
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