Célia, dix-huit ans, étudiante en deuxième année de médecine à l’hôpital de la Timone, envisage avec sérénité son avenir aussi bien professionnel que familial. Son but : exercer un métier passionnant, accorder la priorité aux siens et vivre selon les préceptes de la religion catholique.
"Je suis une femme, pas encore pleinement accomplie, mais je me sens femme". Célia habite avec ses parents, mais vit la semaine dans un studio, ce qui lui confère une autonomie et un minimum de responsabilités. Pourtant la jeune fille estime qu’elle n’a pas encore assez de maturité pour se sentir femme. Penserait-elle la même chose s’il lui arrivait maintenant d’avoir un enfant ? "Non", affirme t-elle. Seulement, la maturité étant une caractéristique féminine, elle souhaite pour s’épanouir, avoir des enfants auxquels elle transmettrait son amour et son savoir. Toutefois Célia conçoit qu’on puisse être femme sans être mère, même si dans certains cas, cette situation est difficile à vivre.
Attentive à ce que pensent les autres, elle aime s’entourer d’amis, car discuter avec eux lui permet de se connaître et d’avancer. A son avis, ces échanges sont plus intéressants lorsqu’ils sont affectifs : "Tout le monde a besoin d’affection, pas seulement les femmes. On est heureux quand on se sent aimé".
La jeune étudiante n’a pas encore rencontré l’homme de sa vie. Son souhait est de se marier et d’établir, dans son couple, une relation de confiance, d’amour vrai et inconditionnel, où chacun s’investirait pour le bien-être de l’autre. Cependant, elle est réticente à l’idée d’aller vers un homme dans le but de lui exprimer ses sentiments : "Je ne suis pas du genre à draguer les hommes, c’est prendre le risque de s’exposer à des erreurs. D’ailleurs je ne pourrais pas avoir une relation profonde avec quelqu’un que j’aurais dragué".
Plus tard, Célia rêve d’être médecin. C’est un métier qui la passionne malgré
l’investissement qu’il demande. Mais il est hors de question de négliger sa famille au profit de sa profession : "Si la situation l’exigeait, je serais prête à abandonner mon boulot pour m’occuper de mon foyer". A ses yeux, la palme du courage dans le couple revient à la femme qui subit des pressions aussi bien internes qu’externes car, en plus de son travail, c’est elle qui gère la maison. Voila pourquoi, poursuit la demoiselle, les femmes devraient être soutenues par leur mari.
Sa différence avec les hommes, Célia la perçoit dans sa façon de réfléchir : "Je remarque, dans nos rapports, que nous n’avons pas la même conception des choses. Les hommes sont assez rationnels, tandis que les femmes sont portées par les émotions".
Que pense-t-elle de la féminité ? "La féminité, ça peut être une attitude, une douceur, quelque chose de sentimental que dégage la femme. Ça reste assez intuitif".
Très catholique, cette Marseillaise qui a librement choisi sa foi souhaite s’y consacrer entièrement. C’est ce qui la rend plus forte. Elle souhaite donc baser sa vie conjugale sur ses croyances et donner une éducation religieuse à ses enfants.
Au sujet de la place de l’argent dans le couple, elle affirme : "Il peut être important, mais les conjoints doivent être vigilants, parce que c’est une véritable occasion de conflits entre les gens."
A dix-huit ans, alors que la liberté pointe son nez et incite à la réflexion, Célia ne semble pas envahie par le doute et les interrogations. Les choses sont a priori claires : sa réussite passe inévitablement par sa foi en Dieu. Cette idée, peu répandue dans une société où le matérialisme a pris le dessus, paraît difficilement envisageable, mais c’est dans ces valeurs que la jeune fille trouve la confiance en elle.
Propos recueillis par Ines Konan, février 2005
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