Le forum des travailleurs
Dernière née dans l’hexagone, la Cité des Métiers de Marseille et de Provence-Alpes-Côte d’Azur a été inaugurée le 21 mars 2005, en présence des représentants des institutions et des collectivités ainsi que des partenaires, spécialistes de la formation et de l’orientation. Ce sont plus de 400 personnes qui se sont retrouvées au 4-10, rue des Consuls pour fêter l’aboutissement d’un projet amorcé huit ans auparavant.
En France, la première cité des Métiers voit le jour à Paris en 1993. Il s’agit d’un département de la cité des Sciences de la Villette, qui dépend elle-même du ministère de l’industrie. Suivant ce modèle, d’autres cités des Métiers se sont montées en Europe et au Brésil. La France en compte désormais six, dont une en Guadeloupe.
Les synergies engagées sur l’information
Marseille, été 1997 : Renaud Muselier, premier adjoint au maire Jean-Claude Gaudin, évoque le projet d’une cité des Métiers phocéenne. S’ensuit, entre 1997 et 2002, un ensemble de démarches conjuguant les efforts des élus et des fonctionnaires de la ville, lesquels s’attellent prioritairement à deux tâches incontournables : réunir les futurs partenaires de la cité et trouver des financements.
Le directeur de la cité des Métiers de Marseille et de PACA, Jocelyn Meire, explique les motivations prévalant à l’époque : "Il s’agissait de réunir ce que nous appelons les partenaires missions, c’est à dire des spécialistes de la formation, de l’orientation, de la réorientation..." Le PLIE, l’ANPE, Pôle 13, l’Education Nationale comptent ainsi parmi les quarante partenaires. Il fallut ensuite procéder à la réunion des fonds, sachant que le projet est porté par la Ville de Marseille, avec un co-financement du Département, de la Région, de l’Europe, d’Euro-Méditérranée, d’un certain nombre d’établissements publics et de l’AGEFOS. "L’idée, c’était de s’assurer que des objectifs communs émergeaient et ensuite de se mettre d’accord sur la marche à suivre. Le but ultime étant d’aller vers l’emploi et vers une meilleure information du public", explique Jocelyn Meire.
Un pôle emploi tout public
La Cité des Métiers est ouverte à tous, quels que soient l’âge, le profil et le parcours des usagers. Des années collège jusqu’à celles de la retraite, toute personne peut profiter de ses services gratuits et anonymes. "Il n’est pas interdit, à la retraite, de créer une association. De même, un jeune de seize ans peut vouloir monter une entreprise ! Mais nous sommes bien conscients que ce sont essentiellement des étudiants, des jeunes diplômés et des chercheurs d’emplois qui s’adresseront à nous", précise son directeur. Qu’il s’agisse de créer une entreprise ou une association, de chercher un emploi, de se reconvertir professionnellement, de se spécialiser ou de reprendre une formation, la cité apporte des réponses ciblées et documentées aux questions de tout un chacun. Des conseillers sont présents en permanence pour répondre aux interrogations du public sur l’orientation/reconversion, l’emploi, la formation ou la création d’activité. A ces fins, des détachés des partenaires tels l’ANPE, le CIO/Education Nationale, l’Interuniversité, MLM, Pôle 13... mettent leurs compétences au service des usagers. Gratuité et anonymat sont de rigueur.
Un lieu ouvert aux personnes à mobilité réduite
La structure est adaptée à chaque public. Ainsi l’immeuble est accessible aux personnes handicapées : ascenseur, larges couloirs... La Cité des Métiers envisage la création d’un atelier d’information sur les emplois, la formation et les droits de ce public spécifique.
500 dossiers métiers en libre accès
Le public dispose librement de 524 dossiers métiers permettant l’analyse du secteur envisagé. A chacun, ensuite, de se faire ses propres conclusions. Un dossier propose :
Une description complète d’un métier, sur la base de données fournies par l’Onisep, l’ANPE, les Chambres syndicales et des sites internet ;
Une présentation des formations menant à ce métier, selon les informations recueillies par l’Onisep et le Carif Paca ;
Des statistiques régionales procurées par l’ANPE et l’Observatoire Régional des Métiers (nombre d’offres et de demandes d’emploi, nombre de personnes en exercice, profil du bassin d’emploi) ;
Des pistes pour exercer ce métier autrement : 130 dossiers "Création d’activité" ont ainsi été achetés à l’Association Pour la Création d’Entreprise ;
Une documentation multimédia : site internet de la cité, vidéos consultables sur l’intranet et ouvrages ;
La rubrique "En savoir plus", enrichie et mise à jour régulièrement par les partenaires du site, propose des liens vers des sites internet et les revues de presse.
En 2006, de nouvelles thématiques viendront enrichir les dossiers métier. A titre d’exemple, le fichier "Osez le métier de..." , retenant des informations recueillies auprès du Centre d’Information pour le Droit des Femmes ( le CIDF phocéen) et auprès du Fond Social Européen, guidera les hommes vers des métiers plutôt féminins et inversement.
Consultants et visiteurs en voie de développement
Chaque jour, depuis le 22 mars, une centaine de personnes utilise les services de la Cité des Métiers. D’ici la fin de l’année, ce sont cinq cents à mille visiteurs quotidiens qui sont attendus. Le plan média n’a pas encore été activé. Le journal l’Hebdo et la chaîne de télévision M6 ont déjà couvert le sujet, mais comme le précise Jocelyn Meire : "L’absence de couverture médiatique est voulue, dans la mesure où nous sommes encore en pleine phase d’ouverture."
L’objectif premier pour 2005 est d’assurer la permanence mensuelle de tous les secteurs d’activité. Ainsi la cité de la presse et de la communication tient chaque dernier jeudi du mois une permanence sur une demi-journée, au cours de laquelle un professionnel vient rencontrer le public. Pendant une heure se tient une réunion d’information collective. Puis le représentant de la cité de la presse se charge d’assurer des entretiens individuels. Les métiers de l’immobilier, du social, de la comptabilité, la gendarmerie, des industries agro-alimentaires sont, de la même façon, présentés.
Demain l’actu : intervenants, ateliers et rencontres
Pour la suite, la Marine Nationale, l’Union Maritime et Fluviale ainsi que le Fare (groupement d’employeurs du secteur du nettoyage) sont attendus, pour animer de nouveaux échanges. A terme, la cité souhaiterait aussi travailler avec les professionnels du BTP et de l’intérim.
Au programme, dès mai, des ateliers animés par les partenaires de la cité (ANPE, CIDF) assureront la préparation à l’entretien d’embauche, la rédaction de CV et de lettres de motivation : "Notre but est d’aider le public à trouver tout de suite la bonne information. Il ne s’agit pas de faire le travail à la place de nos partenaires ; notre fonction n’est pas l’accompagnement des personnes mais la mise à disposition de toutes les ressources existantes sur un sujet donné."
Pour aller toujours plus loin, des rencontres thématiques autour de la création ou de la reprise d’entreprise sont prévues fin 2005, en alternance avec les ateliers et les forums : organisation de conférences plénières par domaine d’activité et tenue de stands d’entreprises qui recrutent.
Enquête : Résurgences
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